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La genèse …
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La petite histoire du Val Des Jeux
Nous sommes en 2140, l’apocalypse n’a pas eu lieu mais presque. La Terre que Saint-Exupéry empruntait à ses enfants ne ressemble plus qu’à un champ de ruines. Les ondes et les vapeurs radioactives ont fini de griller la moindre parcelle de nature. Dans ce monde de désolation, subsistent quelques renégats qui, pour communiquer, échangent des messages subliminaux. Leur nom de code ? Les degenaretad meeples. Alors que vient de se terminer la 120ème édition du Val des jeux, une des rares animations qui ait survécu à la DDR, Déferlante digitale radioactive, le jeune Noé demande à son grand-père Raphaël, comment le Val des Jeux est né. Grand-père Raphaël, l’oeil torve et la mine desséchée comme un vieux parchemin, qui l’aurait cru, retrouve un regain de lucidité pour lui raconter :
« – Il était une fois, le soir du dernier dimanche de mars 2018, après la désinstallation des Ludofolies, une équipe de joueurs passionnés, qui, dans l’euphorie de cette journée forte de moments conviviaux, d’échanges intergénérationnels, de rires et de joie, se sont dits :
«- pourquoi pas plus grand ? mais d’abord c’est quoi les Ludofolies ?
– voyons… les Ludofolies ??? Eh bien les Ludofolies c’était une grande journée festive et familiale organisée chaque année depuis 10 ans, dans le gymnase Lilandry, à Bailly-Romainvilliers. L’accès était gratuit et elle était ouverte à tous et toutes : à chaque édition c’était environ 800 personnes qui venaient jouer ! ça en fait du monde… des tout-petits, des plus grands, ados, adultes ; c’était l’occasion de sortir de notre local les jeux géants en bois : imagine un « Puissance quatre » géant de 80 cm de hauteur ou un jeu de la grenouille ou bien encore le Snookfoot…
– heu c’est quoi le Snooktruc ?
– imagine-toi en train de jouer au billard avec un ballon de foot … Mais il n’y avait pas que des jeux géants, il y avait aussi un espace de jeux de société et de structures gonflables. Bref de quoi amuser les petits et les grands.
– et c’est quoi le rapport avec le Val des Jeux ?
– on y vient… à force d’écumer les festivals de jeux de France et de Navarre où nos passionnés s’éclataient et voyaient les autres s’éclater et vu le succès que remportaient les Ludofolies chaque année, une idée, qui semblait loufoque, a germé. Et si on organisait notre propre festival de jeux ? Il n’y avait pas de festival de jeux dans le coin, les habitués des soirées de la Vallée des Jeux sont friands de parties endiablées animées par des passionnés qui montrent comment les jeux fonctionnent et expliquent les parties inconnues, la Vallée des Jeux sait organiser des animations ponctuelles et annuelles de différents formats… bref les ingrédients semblaient être rassemblés pour concocter un événement sympa… il ne restait plus qu’à dire : « allez, on y va ! »
– comment ça s’est passé ?
– tout doucement au départ. Il fallait que l’idée murisse… »
Grand-père Raphaël fait une pause, reprend son souffle, reprend une gorgée de sa tisane, puis continue, comme animé d’un feu intérieur qui lui insuffle un nouveau souffle de vie, en dépit de l’émotion qui, parfois, lui fait monter la larme à l’oeil…
« – Et puis, un jour, au retour du Festival du jeu à Cannes, en 2019, c’est là que les choses ont commencé à partir en live car les idées ont fusé de toute part : tout le monde avait de supers plans :
« – ce sera un événement intergénérationnel XXL sur une journée ?
– Ah non, on organise déjà les Ludos, on peut faire mieux…
– Oui c’est vrai, au moins deux jours, voire trois…
– Et la nuit aussi ?
– Et ce sera gratuit !
– On pourrait faire venir des éditeurs et des créateurs ?
– Des prototypes aussi ?
– Et pourquoi des jeux surdimensionnés ?
– Et pour manger ? et boire ?
– Ici, on pourrait échanger des expériences, là, on pourrait lancer des produits sur le marché ; ça serait cool de collecter aussi de nouvelles idées et des tendances de jeux. Les participants passeraient de stands en stands et les exposants les inviteraient à participer aux différents jeux… les enfants auraient aussi un espace pour eux…
– le festival serait ouvert à tous ; tous les âges s’y rencontreraient pour des parties endiablées !!!
– mais où le ferait-on ? car le gymnase Lilandry ne suffira pas si on veut accueillir des festivaliers de toutes l’île de France et d’ailleurs ??
– mais quand ? quel serait la meilleure date ? »
à force de discussion et de réflexion, on a procédé par ordre chronologique : sans date, on ne peut pas chercher de salle, sans salle, on ne peut pas voir combien de gens on va pouvoir accueillir etc…
– donc, vous avez d’abord choisi la date ?
– oui, on s’est renseigné sur les dates de tous les événements liés au jeu. Beaucoup sont organisés au printemps ou en été. Nous avons donc identifié l’automne. On a resserré nos recherches d’animation autour des jeux dans un périmètre d’une centaine de kilomètres. Bon, on n’allait pas essayer de faire concurrence au Salon Spiel d’Essen qui avait lieu fin octobre… en revanche, au mois de novembre, ça paraissait faisable ; on pouvait s’appuyer sur les nouveautés présentées à Essen et ça permettait de lancer le chrono pour les festivités de Noël… Maintenant qu’on avait plus ou moins la date, il fallait trouver le lieu…
– pourquoi pas dans le gymnase où il y a les Ludofolies ?
– nous devions trouver un lieu couvert pour pallier les aléas climatiques et permettre plus de flexibilité sur la date de l’événement. Le lieu choisi devait permettre d’accueillir un très grand nombre de participantes et participants répartis autour de plusieurs tables et dans des espaces dédiés en fonction des jeux proposés. Le gymnase utilisés pour les Ludofolies n’était pas assez spacieux pour accueillir tous les festivaliers et festivalières que nous attendions… présentés par Madame le maire de notre ville, nous avons donc demandé à Val d’Europe agglomération, qui a une vue périphérique de toutes les infrastructures locales, une entrevue pour présenter notre projet… on avait besoin du plus grand gymnase, avec une capacité de stationnement et un accès aux transports en commun facilité… seul le gymnase Eric Tabarly de Serris répondait à nos critères.
– et après ??
– ah ! il a fallu trouver un nom et un logo… et là, les idées les plus farfelues mais les plus rigolotes sont apparues. Il y a eu de tout comme propositions mais à la fin on s’est tous mis d’accord sur « Le Val des Jeux », « LVDJ » pour les intimes…
– et après ??
– il a fallu convaincre… convaincre de l’intérêt et de la faisabilité du projet ; convaincre que nous avions les ressources (bénévoles, jeux, etc) pour le mener à bien ; convaincre pour obtenir des soutiens (matériels, finances, autorisations) pour nous aider et aussi convaincre que nous serions capables de tenir ce pari un peu fou dans les temps impartis…
– mais pourquoi c’était un pari un peu fou ?
– parce que nous avons vraiment décidé de nous lancer au printemps 2019, que nous n’avons eu la confirmation de la disponibilité de la salle qu’en septembre et qu’il nous restait que deux mois et demi pour tout organiser. 11 semaines, tu peux dire : « ça va, c’est jouable… » mais n’oublie pas qu’à l’époque, nous étions tous bénévoles… les bénévoles, Noé, c’était des gens qui travaillaient toute la journée et qui s’occupaient du festival après leurs heures de travail… Maintenant les choses sont différentes mais à ce moment-là, autant te dire, qu’il y a eu quelques nuits et quelques week-end très courts…
– mais c’était sympa ?
– fatigant mais génial, on était porté par l’enthousiasme du festival et par notre motivation à faire un événement formidable… on a beaucoup travaillé mais on y croyait jusqu’au jour J…
– ???
– quand tout a été prêt : les rôles de chacun attribués, les bénévoles briefés, l’accueil et les salles installées, l’espace restauration dressé, les décorations accrochées, la signalétique posée, les jeux préparés, à quelques heures de l’ouverture, le trac s’est immiscé…
– mais pourquoi ?
– parce qu’une fois qu’on a fait tout ce qu’on devait faire, tous les doutes qu’on avait mis de côté ont resurgi… c’était la première édition, tout prêtait à question : et si personne ne venait ? et si les éditeurs étaient déçus ? et s’il y a un problème ? et si ça ne plait pas aux joueurs ? et si les bénévoles ne venaient pas ? et si ? et si ? on trouvait toutes les questions qui pouvaient nous mettre le moral à zéro…
– mais c’est relou, vous aviez tout préparé…
– justement, on avait tout fait, essayé de tout anticiper… mais comme disait une grande actrice : « le trac ça vient avec le talent… »
– et alors comment ça s’est passé ?
– c’était juste génial, on a accueilli plus de 2300 personnes pendant le week-end, les festivaliers et festivalières ont fait des retours super positifs, les éditeurs se sont dits impressionnés par l’organisation, les institutions qui nous avaient fait confiance ont été surprises par l’affluence des participants, les partenaires ont été ravis, les bénévoles se sont éclatés… en partant tout le monde n’avait qu’une seule question… vous recommencez l’année prochaine ??? nous avions gagné notre pari ! »
Grand-père Raphaël, dynamisé par ses souvenirs et comme possédé d’une ardeur nouvelle se lève et revit le moment où on a annoncé le montant inscrit sur le compteur de visiteurs :
« – c’était l’euphorie, on sautait partout, on aurait refait le monde… c’était inimaginable, non seulement on avait gagné notre pari mais on largement dépassé nos attentes ! accessoirement on avait aussi cloué le bec à ceux qui n’avaient pas cru en nous, car il y en a eu quelques uns, pas beaucoup heureusement…
– et après ? que s’est-il passé ?
– on a rangé à toute vitesse le gymnase pour le libérer car, à cette époque-là, les enfants du collège pouvaient venir faire leur sport mais nous étions survoltés !
– et alors ?
– on était tellement heureux d’avoir pu faire plaisir à autant de gens… c’était magique…et une fois que tout a été démonté, rangé, emballé, on s’est rendu compte qu’on avait faim… et nous nous sommes retrouvés autour de plusieurs pizzas. Nous avons revécu encore et encore ces deux jours extraordinaires… et avons commencé à lancer des idées pour faire encore plus grand et plus fort la fois d’après… »